C’est toujours un équilibre fragile et précaire. En France, on a des super lois pour protéger les artistes, les prestataires et c’est normal. Il est important de les payer pour la reconnaissance de leur travail mais aussi pour qu’ils puissent déclarer leur presta, se protéger et cela je pense qu’aujourd’hui tout le monde en est conscient.
Mais il y a toujours des charges supplémentaires souvent beaucoup plus importantes qu’on ne le pense comme la SACEM, les droits d’auteurs… Il y a beaucoup de charges qui gravitent autour des prestataires.
Faire une soirée en club, c’est rapide et demande peu de charges hors prestatires, c’est super pour commencer. Un festival c’est un budget conséquent avec toutes les charges que l’on peut imaginer. Pour donner un ordre d’idée, le Hadra ça représente aujourd’hui 1,2 millions HT. C’est un budget qui a progressé au fil des années. Il faut faire attention lorsque l’on se lance dans un festival, c’est une superbe expérience mais pour moi, il faut y aller progressivement.
Commencer par une orga qui soit carré avec des gens de confiance, la ressource humaine suffisante pour le faire. Il ne faut pas oublier qu’un festival c’est une billetterie, une gestion du parking, une gestion des bénévoles, des déclarations, une gestion des prestataires, un camping… Il y a beaucoup de posts auxquels il faut penser.
Commencer en club c’est déjà une première expérience puis un petit open air privé pour se faire la main et rencontrer les imprévus, c’est impératif pour moi avant d’attaquer un festival de plus de 1 000 personnes et augmenter petit à petit la jauge.
C’est toujours dommage de voir des collectifs qui meurt rapidement en ayant vu un peu trop gros. D’autant qu’avec festival de musique underground comme le Hadra, il ne faut pas s’attendre à ce que ce soit les subventions qui vont sauver le projet.