Hadra trance festival 2022 : Le festival psychédélique au cœur de ses origines

L’équipe du triangle a continué son épopée aux confins des psychédéliques, en se rendant désormais au célèbre Hadra trance festival. Ce festival psytrance haut en couleur s’est déroulé du 25 au 28 août 2022, au plan d’eau de Vieure. Quatre jours de pure folie !

Fête d’anniversaire, scénographies digne d’un conte de fée, programmations à vous faire tomber à la renverse, sourires et bonne humeur… C’est parti les amis, on vous dit tout sur cette incroyable édition. 

Le Hadra célèbre son 20ème anniversaire

Après deux ans d’absence dues au Covid-19, le Hadra trance festival peut enfin célébrer comme il se doit son 20ème anniversaire. Aussi, pour cette édition un peu particulière, le festival a mis l’accent autour de ses origines. Le point de départ de cette fabuleuse histoire, de cette grande aventure qui s’est créée en symbiose avec les festivaliers. De longues années de connexion, de partage et d’amour qui ont résonné au rythme de la psytrance. Et cette histoire qu’elle est-elle ?

Tout commence à l’aube du 21e siècle par un rêve. Le rêve que la musique psytrance qui n’avait jusqu’alors pas vraiment le vent en poupe, puisse retentir librement dans nos contrées françaises. Ce rêve était porté par Driss et sa bande de copains. Durant l’été 2001, ils ont eu la chance de pouvoir danser en Zambie sous la première éclipse totale du siècle. Cette nuit fut décisive, puisqu’à leur retour ni une ni deux l’association du Hadra était créée. Hadra, un nom marocain caractérisant un rituel de transe traditionnelle qui se vivait en musique. Petit à petit, le Hadra a bien grandit, jusqu’à devenir le plus grand festival psytrance français.

Afin de mettre à l’honneur les origines marocaines de son fondateur, le Hadra a revêtu cette année son costume des mille et une nuits. Noms de scènes aux consonances arabes, dessins en arabesques et programmation électro-orientale étaient de mise.

Un site d’exception pour accueillir les festivaliers

Né en 2005 dans les montagnes grenobloises, aujourd’hui le Hadra se déroule depuis quelques années au plan d’eau de Vieure dans l’Allier. Si en temps normal le site abrite une base de loisirs proposant diverses activités, durant quatre jours par an il se métamorphose en véritable village féérique.

Dans ce cadre exceptionnel se mêlent plaines verdoyantes, forêts luxuriantes et étendue d’eau à perte de vue. La Mainstage et la scène alternative se trouvent le long du lac. Logé entre les deux, il y a le bar (point hyper stratégique t’as vu), où tu peux trouver de quoi t’abreuver en toute sérénité.

Le tout se situant dans une “cuve”, tu peux admirer du haut de la colline le spectacle qui se dresse sous tes yeux. On peut t’assurer qu’y contempler le lever du soleil en vaut la chandelle.  

La décoration et la scénographie du Hadra : un véritable trip visuel

La musique psytrance ne serait rien sans les décorations qui l’accompagnent et ça le collectif du Hadra l’a bien compris ! Effectivement, la scénographie de ce festival est extrêmement recherchée. Chaque année les scènes se parent d’un nouveau costume en lien avec la thématique de l’année. Des décorateurs des quatre coins du monde se plient en quatre pour offrir aux festivaliers une immersion dans un univers empreint de folie, de magie et de féerie. Pour cette 13e édition sous le signe des origines, les trois scènes étaient plus belles que jamais.

Al Makan (Mainstage) : Impossible de ne pas tomber sous le charme de la scène principale qui d’emblée impose son style. Elle arborait une structure complexe de type pyramidale. À son sommet se dressait un œil gigantesque qui la nuit tombée s’illuminait de diverses projections psychédéliques. Cet œil bleu tel un talisman semblait veiller sur les milliers de tranceux venus danser à ses pieds. Nous devons ce travail d’orfèvre à une équipe de scénographes hors pair constituée de The Mad StudioVizual Invaders et Light Process.

El Sarab (Scène alternative) : Nous tenons à souligner l’évolution considérable de la scène alternative qui n’a désormais plus rien à envier aux plus grandes ! Sa structure géométrique n’était pas sans rappeler les fractals propres au psychédélisme. Ses motifs sonnaient comme un appel : « Ouvre les porte de ta perception et laisse toi porter dans les méandres de mes boucles sinueuses… ». On applaudit le travail de deux collectifs : Fluofreax et The Hybride Project.

Al Waha (Chill out) : Le lieu des musiques douces et organiques se doit d’être un endroit paisible propre à la détente et au lâcher prise. Sly Artworks et Isaure de Vizual Invaders nous ont concocté une décoration colorée qui se voulait comme un rêve. Sous un chapiteau, des lanternes étaient suspendues, des piliers lumineux émettaient une lumière tamisée, des arabesques se dévoilaient ici et là. Une vraie oasis de bonheur, suspendue entre le temps et l’espace.


Le tout était complétement trippant, on a adoré ! 

Une programmation qui nous invite aux confins du psychédélisme

Le Hadra trance festival nous a absolument régalé avec sa programmation des plus éclectiques. Chacun quel que soit ses goûts musicaux pouvait y trouver son compte.

Sur la Mainstage, véritable poumon du festival, les mélodies du jour et de la nuit s’alternaient à rythme effréné. Tu pouvais y retrouver de la full on, de la psytrance et de la progressive. Mais aussi des sons plus sombres et organiques propre à la dark psy et à la forest, avec des artistes indétrônables du Hadra tel que Cubic Spline et Itchy et Strachy.

La scène alternative nous offrait quant à elle une belle sélection de musiques électroniques en tout genre, allant de l’électro-orientale avec, les pionniers du genre, Acid Arab, à la psy-dub ou encore à la drum’n bass avec DR-A62. Et même pour la toute première fois, pour notre plus grand plaisir, de la Hitech ! avec Floush et Maramba qui ont su animer le dancefloor d’une énergie du tonnerre.

La line up du chill out nous as transporté par son atmosphère planante et apaisante avec du chill & ambient, downtempo et electro-orientale… On y a retrouvé Arökem avec son projet psychédélique où se combine des musiques mêlant des instruments des quatre coins du globe, Sleeping Forest du label Hadra Altervision record avec des compositions chargées en émotion ou encore les mélodies acidulées de Nuit Claire du label Sœurs Malsaines / Fausse Sceptique. Mais aussi, l’incroyable “Jam Galactique” du vaisseau psychédélique Cosmyte dirigé par le Pr. Galacticus et le Capitaine Friktus. Un groupe mêlant de nombreux univers chill et ambient pour nous embarquer dans les confins de la galaxie 

Interview réalisées sur place

De la musique psytrance oui…mais pas seulement…

Bien sûr on se rend en festoch pour taper du pied pendant des heures sans écouter les limites de son corps… Mais bon… après avoir bien galopé, la réalité finit toujours par se faire rattraper et il est temps de s’accorder une une p’tite pause bien méritée. Pour ça on trouve toujours une activité, un stand, un lieu pour se ressourcer.

Le Hadra c’est comme un p’tit village de contes de fées. Il y a des stands de bouffe tous plus délicieux les uns que les autres, des boutiques artisanales et des jeux grandeur nature où tu peux t’amuser et défier tes amis au puissance quatre, échec ou lancer d’anneaux… Et pour ton pauvre corps tout cabossé tu peux succomber aux bienfaits des massages, du yoga ou autre médecine alternative.

Plus qu’un simple festival de musique, le Hadra est un lieu où l’art psychédélique sous toutes ses formes y est célébré. Tout le long des festivités, tu croises la route de tout un tas d’artistes et de personnages plus farfelus les uns que les autres. Jongleurs de feuxacrobates et déguisements en tout genre se mélangent dans un joyeux cocktail de loufoqueries. Immersion garantie au Pays des Merveilles.

Et surtout, on n’oublie pas de faire un tour à la galerie d’art pour y contempler des œuvres échappées d’une autre dimension, ainsi qu’à l’espace conférence pour débattre autour de la culture psychédélique.

Un festival psytrance où se mêle écologie, bienveillance et ouverture d’esprit

La culture psytrance, c’est aussi une culture de l’écologie, de la bienveillance et de l’ouverture d’esprit (l’hippie vibe tu sais). Il y a tout un univers et une façon d’être qui va avec. Des valeurs qui étaient bien présentes au Hadra.

La vocation écologique du festival se ressent un peu partout : des poubelles de tris, des couverts recyclables, pas de vente de bouteilles d’eau et des toilettes sèches (big up à l’armée de bénévoles qui nous a permis d’avoir des WC toujours propres et avec du PQ !). Les festivaliers ont bien suivi le mouvement car il y en avait toujours prêts à ramasser les détritus et ça même à 8h pétante sur la Mainstage. Ça fait vraiment plaiz’.

Au Hadra, il y a un grand respect des personnes handicapées. Depuis 2019 le collectif fait partie de la démarche H+ visant à réunir les conditions d’un accueil handi-bienveillant sur les événements en plein air. L’accès des personnes en mobilité réduite sur le festival est donc grandement facilité. Un camping accessible en voiture leur est réservé, proche des toilettes adaptées. Tout le monde peut participer et ça c’est vraiment cool.

La bienveillance et le respect de l’autre sont également au cœur du festival. Cette année le pôle Inaya a même été créé dans cette intention. Une zone safe pour lutter contre les violences et discriminations homophobes et sexuelles. Tolérance et acceptation de l’autre dans sa différence sont les maîtres mots de la team Inaya.

Un festival aux mille et un sourires

Pour résumer, le Hadra c’est vraiment le festival psytrance français à ne pas manquer si tu veux en prendre plein les mirettes et te faire ta petite séance de thérapie annuelle. Quatre jours remplis de good vibes, d’énergies positives, des gens autour de toi qui sourient tout le temps…

Difficile d’être plus inondé de bonheur. On est tous là réunis autour de la même passion pour la psytrance, le langage de la musique est universel et fait vibrer notre âme. Une expérience unique qu’il faut vivre pour la comprendre.
Un gros merci à l’orga du Hadra et aux bénévoles pour ce voyage psychédélique de grande envergure!

On se donne rendez-vous l’année prochaine pour le second volet de la saga. 

Le reportage photo