Synema : Alternate Reality Game

Le 23 juin 2023, sort Alternate Reality Game, le nouvel EP de Synema chez ADN Music. Cet artiste connu pour sa psytrance symphonique, composée à partir de références cinématographiques, nous emmène cette fois pour un tout nouveau voyage. Il explore pour la première fois la dark prog, afin de nous raconter une histoire où se mêlent jeux de rôle, énigmes mystérieuses et dérives technologiques… On fait le point avec vous sur cet EP qui ne vous laissera pas indifférent.

Redécouvrir la magie de l’existence

De nos jours, notre quotidien est envahi par les réseaux sociaux, les écrans, les jeux vidéo, les applications, les téléphones, la télévision… Tout cela nous absorbe dans un monde virtuel qui nous éloigne de plus en plus de notre réalité. Une dépendance s’installe et nous voilà prisonnier de nos appareils électroniques. Ce sont ces dérives technologiques que Synema explore dans son nouvel EP. Il témoigne : « Dans un monde où les écrans ont envahi nos vies, je me suis senti captivé et déconnecté de la réalité physique. » C’est pourquoi, afin de se reconnecter à lui-même et au monde qui l’entoure, il s’est plongé dans l’univers fascinant des jeux en réalité alternée. Là où la frontière entre la réalité et la fiction s’estompe.
Synema rend compte de cette expérience dans Aternate Realtiy Game. Ses morceaux se veulent comme une invitation à le suivre dans sa quête d’évasion. De sorte à transcender ensemble la contrainte des écrans et redécouvrir la magie de l’existence.

Un EP dark prog qui nous plonge au cœur de nos contradictions

Son nouvel EP se compose de 4 titres, dont un en collaboration avec Amortalist. Avec sa dark prog pleine de storytelling, Synema nous dresse le tableau d’un monde dystopique régi par la technologie et les contradictions. Préparez-vous à glisser dans les méandres d’un univers où l’angoisse embrasse l’espoir et où la mélancolie côtoie l’euphorie. Un joyeux cocktail d’émotions profondes, dans lequel on a hâte de se laisser bercer.
De la même manière, les écrans ont modifié notre rapport à l’existence. Ils sont devenus à la fois notre fenêtre sur le monde et notre bulle hors du temps, toujours à la jonction entre le dedans et le dehors. C’est pourquoi, Alternate Realtiy Game cultive cette opposition, en explorant des contrées imaginaires, et en créant une connexion entre l’essence propre à l’être humain et les dimensions encore inexplorées de l’esprit.

 

Comme on est curieux, on a demandé plus d’infos à Synema sur cet EP intriguant !

Le Triangle : Hello Synema, comment vas-tu ?

Salut, ça va très bien, merci de me recevoir pour ces quelques questions.

Le Triangle : Ton nouvel EP, “Alternate Reality Game”, explore une facette à laquelle tu ne nous a pas habitué : la Darkprog ! Peux-tu nous en dire plus sur cette envie de changement ?

Plus le temps passe et plus j’ai envie de faire de la musique sans m’enfermer dans une case. Au final cet EP est dans le prolongement de ma musique habituelle, on reste dans des énergies et des ambiances similaires, mais en plus lent.

Le Triangle : Comment s’est passé la collab’ avec Amortalist pour le track “Dark Water” ?

On a rushé la track en quelques jours, c’était intense et très enrichissant de travailler avec lui. J’aime bien tout ce que Kevin (- Amortalist) peut produire sous ses différents projets, et ce depuis notre rencontre au tout début de ADN Music.

Il a apporté une une patte bien à lui et c’est un honneur d’avoir ce feat sur mon EP !

Le Triangle : Cet EP nous transporte dans un univers horrifique, peux-tu nous en dire plus sur ton rapport aux univers sonores de l’horreur ?

Les musiques de films me fascinent, elles sont souvent porteuses d’émotions fortes. Et pour la thématique de l’horreur précisément, c’est un univers qui amène très vite des images mentales.

Je suis fasciné par les univers étranges, que ce soit au cinéma, sur YouTube ou même dans la vie, mon salon ressemble à un vrai cabinet de curiosité ! Mais j’aime la nuance dans ces univers ; J’aime bien dire que je fais de la musique de film d’horreur mais avec une happy ending !

Le Triangle : Qu'est-ce qui t’as motivé à explorer la frontière entre réalité et fiction dans cet EP ?

J’avais envie d’aborder le fait que notre rapport au virtuel modifie notre perception de la réalité.

On parlait de musique de film à l’instant, par exemple ; parfois tu entends un morceau si emblématique d’un film, et tu as de suite les images du film en tête. On construit notre mémoire, ou du moins certains souvenirs via des œuvres de fiction.

De là découle toutes les références pop culture ; et depuis quelques années c’est aussi le point de départ d’un nouveau type de langage directement issu d’internet, avec les “memes”.

Le Triangle : Quelle est l'histoire ou le message que tu souhaites transmettre aux auditeurs à travers cet EP ?

Dans cet EP j’ai fait une track qui s’appelle Bandersnatch. Elle est inspirée de l’épisode de Black Mirror du même nom et résume bien le message de cet EP.

Cet épisode raconte l’histoire d’un développeur qui créer un jeu vidéo et se met à douter de la réalité.

C’est un véritable film interactif, où tu dois prendre des décisions pour le personnage principal, un peu dans le style des “livres dont vous êtes le héros ». Mais au fur et à mesure de nos choix, on se demande si nous sommes vraiment maîtres de l’expérience, ou si l’expérience nous donne cette illusion.

Cet EP est donc une invitation à remettre en question la superficialité de nos interactions virtuelles et à nous interroger sur la véritable signification de notre existence dans un monde hyperconnecté.

Le Triangle : L'EP évoque également notre dépendance aux écrans et notre besoin de retrouver une connexion authentique avec le monde réel. Comment penses-tu que la musique peut aider à atteindre cet objectif ?

Ma réponse va être contradictoire…

Les écrans sont à la fois des fenêtres sur le monde mais aussi nos refuges les plus intimes. On se sert des écrans pour écouter de la musique, et en tant qu’artiste on travaille une communication basée sur les réseaux sociaux et donc les écrans. Donc on peut difficilement y échapper peu importe où on se place.

La musique peut être une thérapie, et cet EP en est une, car je suis le premier touché par l’addiction au smartphone par exemple!

J’ai essayé de faire de la musique qui raconte une histoire, en cultivant l’imaginaire.

Il y a un jeu concours qui est organisé sur mes réseaux pour la sortie de l’EP, un jeu de piste dans la thématiques des ARG (jeux en réalité alternée)… La contradiction est là, car encore une fois je me sers des écrans pour interagir avec les auditeurs.

Mais je rêve de travailler sur un jeu de piste qui ferait sortir les gens de chez eux, pour de vrai ! Peut-être sur un prochain projet d’album.

Le Triangle : Qui a réalisé ce cover, tout droit sortit d’un film d’horreur ?

Pour le coup on est bien dans le thème car c’est fait à l’aide d’une Intelligence Artificielle. C’est une base Midjourney que j’ai retravaillé pour avoir un résultat qui me convenait. Jusqu’au bout, on est dans la dérive technologique.

Le Triangle : Quelles sont tes prochaines étapes après la sortie de cet EP ?

Les prochaines étapes sont un open air par ADN Music le 17 juin en plein centre ville de Grenoble et le festival Nataraja (89) du 06 au 09 juillet où j’aurai le plaisir de venir jouer cet EP et quelques surprises encore dans les fourneaux.

Le Triangle : As-tu d'autres projets musicaux en préparation ?

Comme je disais tout à l’heure, j’ai envie de m’ouvrir à d’autres genres après avoir fait de la darkpsy pendant des années. La suite c’est un EP qui sera probablement plus proche de la psytechno ! Toujours dans la même énergie, ambiance manoir hanté mais avec de la lumière au bout du tunnel 🙂

Merci Synema d’avoir répondu à nos questions et à très bientôt sur les dancefloors !